L'union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire( UGTCI), à moins d'un revirement spectaculaire, organise les assises de son 9e congrès ordinaire les 6, 7 et 8 septembre prochains. La curiosité, c'est que le décor est planté pour qu'on assiste à une guerre fratricide, à l'occasion du renouvellement des organes dirigeants de la plus ancienne et importante centrale syndicale de côte d'Ivoire.
Cela ne fait plus l'ombre d'aucun doute. Le « fils » affrontera le « père » au 9e congrès ordinaire de l'UGTCI qui tient ses assises les 6, 7 et 8 août prochains au siège de cette centrale syndicale à Treichville. Ebagnérin Joseph, n° 2 de l'UGTCI, présenté dans les milieux syndicaux ivoiriens comme fils syndical et homme de main d'Adé Mensah François (secrétaire général sortant de ladite centrale syndicale), vient de déclarer solennellement qu'il est candidat. Au poste de secrétaire général de l'UGTCI. C'était la semaine derniere lors d'une cérémonie organisée spécialement au Plateau par le candidat lui-même.
Du coup, ce qui apparaissait comme une rumeur ou intention est devenu une réalité. « C'est le temps de notre génération à l'UGTCI » clamait à qui veut l'entendre en privé, un proche d'Ebagnérin, lors du dernier conseil général syndical de la centrale, il y a quelques mois. Le concerné lui-même n'en demande pas mieux. S'inscrivant dans cette logique, il enfonce le clou lors de la présentation officielle de sa candidature. « A chaque époque, ses hommes ». Comme pour dire que le père est un homme du passé. Désormais. Et qu'il doit s'asseoir, pour la retraite afin de lui permettre de prendre le relais. Sa fraicheur physique faisant la différence.
Le vieux cheval est-il disposé à subir le diktat du dauphin présumé avant l'heure ? Si Adé Mensah garde un mutisme troublant, entretenant le suspense au sein de la centrale syndicale à l'état actuel des choses, s'agissant de sa candidature à sa propre succession, il n'en demeure pas moins que des hommes se réclamant de lui, font le ménage sur le terrain. Faisant campagne. En considérant que leur champion est le candidat naturel. « Le combat entre Adé Mensah et Ebagnérin sera un combat comme celui qui a opposé le chat et le tigre. Eba doit savoir attendre son heure au lieu de défier celui qui l'a aidé et propulsé » explique amer un proche du secrétaire général sortant.
A côté de ces deux candidatures dont une n'est pas exprimée officiellement, il y a une troisième. Celle de Guiéhoua Mariétou Coulibaly, conseiller spécial d'Adé Mensah, membre du comité exécutif de l'UGTCI, qui fait sa campagne, sans tambour ni trompette. Depuis quelques années, elle apparait en quelque sorte comme l'arbitre de ces élections. S'il devrait avoir une possibilité ou un jeu d'alliance.
En tout état de cause, l'UGTCI en alignant trois candidats issus de ses propres instances dirigeantes, pour la première fois de son histoire, se fourvoie. Pour avoir violé sa loi de la préséance et du consensus. Au grand dam de son président honoraire, le père fondateur Amon Tanoh Lambert qui a tenté de concilier les positions, en vue d'une candidature unique, mais en vain. |
